Actualités des addictions

Tribune collective sur le projet de loi visant à réguler les jeux d'argent en ligne

Un projet de loi visant à réguler les jeux d'argent en ligne sera étudié à partir d’octobre par les parlementaires.
Jean-Michel Costes (socio-épidémiologiste), Marie Grall-Bronnec, Morgane Guillou, Amandine Luquiens et Jean-Pierre Couteron (addictologues) alertent dans une tribune collective parue dans le Figaro sur les dangers, en matière de santé publique, du développement des jeux d'argent les plus addictifs (casinos en ligne notamment).

» Consulter la tribune ici

Le Guardian bannit toute publicité liée aux jeux d'argent

Cette décision concerne aussi bien la publicité dans les journaux papiers qu’en ligne.
Anna Bateson, la directrice exécutive du Groupe Guardian Media, souligne que la publicité, particulièrement en ligne, participe à piéger les joueurs dans des comportements addictifs et à des problèmes financiers, de santé mentale et sociaux. Il est particulièrement inquiétant car il vise en premier lieu des personnes qui sont vulnérables au jeu. Une étude réalisée début 2023 par l'Université de Sheffield avait documenté la corrélation entre l'exposition publicitaire des jeux d'argent et l'intention de commencer à jouer à des jeux d'argent.


L'article du Guardian
L'étude de l'Université de Sheffield

Un renouveau des psychédéliques ?

Webinaire Cnam, IRESP, 14 juin 2023, 3h


Dans le cadre du séminaire "Politiques des drogues", ce webinaire aborde l’approche actuelle de la psychiatrie et de l’addictologie face au renouveau des psychédéliques et les politiques publiques pouvant être mises en place.

Avec : Zoë Dubus, historienne, Aix-Marseille Université ; Vincent Verroust, coordinateur scientifique en charge des travaux sur les psychédéliques au RESPADD ; Bertrand Lebeau Leibovici, médecin addictologue ; Mickaël Naassila, professeur à l’Université de Picardie Jules Verne ; Lucie Berkovitch, psychiatre et chercheuse en neurosciences, post-doctorat à l'Université de Yale (États-Unis).

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 Partenariats sportifs et jeux d’argent : l’ANJ présente des lignes directrices et ses recommandations

Le partenariat sportif des opérateurs de jeux d’argent légaux en France est en progression de 20%, passant de 34 millions d’euros en 2022 à 40,7 millions prévus en 2023. Et plusieurs tendances ont été observées au sein de ces partenariats :

 

  • L’utilisation de plus en plus fréquente de l’image des sportifs pour promouvoir les jeux d’argent.
  • La multiplication des communications commerciales dans les enceintes sportives sur divers supports sans qu’elles soient accompagnés des messages de mise en garde obligatoires.

Ces éléments de risque ont été mis en évidence par plusieurs études scientifiques récentes, et impliquent une régulation renforcée de la pratique commerciale de partenariat.

Le 1er juin dernier, l’ANJ a présenté des lignes directrices et des recommandations pour renforcer la régulation des partenariats sportifs des opérateurs, dans le but d'améliorer la protection des mineurs et des joueurs problématiques.

Sur la base des travaux d’un groupe de travail, elles constituent une première réponse face aux risques de banalisation et d’attractivité de la pratique de jeux d’argent que les partenariats sportifs peuvent représenter auprès des mineurs et des joueurs problématiques.

» Lire les recommandations

Publication du Guide repères Pair Aidance en structure d'addictologie

Du fait de nombreuses associations actives en Pays de la Loire et de projets intégrant des pairs-aidants, le SRAE Addictologie Pays de la Loire a monté un groupe de travail régional afin d’épauler toute personne intéressée par le sujet sur les spécificités de la pair-aidance en addictologie.

A l’issue de ce groupe de travail, le réseau SRAE addictologie Pays de la Loire a publié un guide repères sur la pair-aidance en structure de soin et d'accompagnement en addictologie. Il propose une définition de la pair-aidance en addictologie, la place et le rôle du pair-aidant et des recommandations avant la mise en place d’un tel projet.

Charte Esper : devenez un organisme signataire !
 

Le dispositif Esper est porté par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Son objectif est de « briser les tabous » au sein du milieu du travail afin d’impliquer les acteurs du milieu professionnel et prévenir les conduites addictives.

Les acteurs concernés sont les entreprises, les associations, les collectivités et les établissements publics qui souhaitent s’engager dans une démarche de prévention.

La charte Esper est un élément central du dispositif. Signer la charte Esper permet non seulement d’être accompagné dans la mise en place d’un projet d’ensemble au sein de son organisation, mais également d’accéder à un ensemble de ressources de type boite à outils. En signant la charte Esper, les organismes intègrent un réseau d’employeurs et peuvent partager les bonnes pratiques.

En savoir plus sur les signataires, les partenaires, accéder aux flyers disponibles, lire des témoignages…



 

Un site gratuit de formation pour les professionnels de l'addictologie et de la justice. 


Les personnes en soins obligés se retrouvent très souvent à l’intersection entre le secteur de la santé et celui de la justice. Une prise en charge efficace dépend du dialogue et de la collaboration entre les magistrats, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation et les intervenants en addictologie.

À partir de ce constat, la fédération Addictologie a mis en ligne sante-justice.fr, un site de formation à destination des professionnels de l’addictologie et de la justice. 
 
Il a pour but de faire un lien entre le monde de la justice et celui de la santé pour favoriser la compréhension, initier une coopération et créer une dynamique positive grâce à des recommandations.

Le site propose deux parcours spécialement conçus pour chaque profil : les professionnels de la santé et ceux de la justice. De nombreuses ressources sont disponibles sous la forme d’une boite à outils avec notamment des documents utiles sur le terrain (attestations, fiches de liaisons, etc.).

» Accéder au site santé-justice.fr 

» Plus d'informations sur le site de la Fédération Addiction 
 



 

Bilan du RECAP sur les personnes prises en charge par les CSAPA en 2020

Le dispositif RECAP (recueil commun sur les addictions et les prises en charge) publie son bilan 2020. Il fait le point sur les caractéristiques des personnes ayant un problème de conduite addictive et qui ont été accompagnées par une équipe au sein d’un CSAPA (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie).

En 2020, 267 CSAPA sur 500 ont participé et ont permis de recueillir les données sur 203 000 patients, dont 73 000 accueillis pour la première fois en 2020.

Parmi les nouveaux patients en 2020, 5 % sont des patients ayant une addiction sans substance. Chez ces nouveaux patients accueillis pour une addiction comportementale, la part des femmes a légèrement diminué et un rajeunissement global est observé entre 2019 et 2020.

Le bilan montre également que parmi les personnes ayant des troubles liés à une addiction sans substance, 33 % sont concernées par les jeux d’argent, 28 % par une cyberaddiction et 22 % par un trouble léger du comportement alimentaire.

On peut aussi noter que pour près de 20 % des patients, la prise en charge est à l’initiative des proches du patient et non du patient lui-même. »…

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Point sur le Chemsex avec l’association Addictions France

Le terme chemsex est issu de la contraction des termes « chemicals » et « sex ». Il désigne la consommation de substances psychoactives en vue de relations sexuelles et dans le but de les faciliter et de les améliorer. Les nouveaux produits de synthèse (NPS) sont particulièrement impliqués dans cette pratique en France depuis les années 2010 et ce phénomène prend de l’ampleur.

L’association Addiction France fait le point sur le chemsex, ses conséquences, le rôle des applications de rencontres en ligne ainsi que sur les connaissances nécessaires aux professionnels pour prendre en charge les usagers chemsexeurs. Le dossier fait aussi le point sur les NPS et les modes de consommation en vogue à l’heure actuelle.

Les risques sont multifactoriels et les pathologies associées induisent de nombreuses conséquences liées aux addictions : craving (envie irrépressible de consommer), grande fatigue physique et psychologique, risques associés aux pratiques excessives, etc.
Le Dr. Maé Ilieff, psychiatre addictologue, affirme que “Le chemsex est une course poursuite sans fin vers un désir ne pouvant être assouvi. »

» Consulter le dossier

 

La HAS publie ses recommandations pour aider les professionnels des structures sociales et médico-sociales confrontées aux addictions

La Haute Autorité de Santé (HAS) met à disposition des recommandations destinées à donner des repères aux professionnels exerçant dans des établissements non spécialisés en addictologie. En effet, tous les professionnels sont confrontés aux usages des substances psychoactives ou aux addictions comportementales et se sentent démunis aussi bien au niveau de la prévention que de la prise en charge.

L’objectif est d’améliorer l’accompagnement des personnes présentant des troubles de l’usage et ce, quels que soient leur âge, leur degré d’autonomie ou leur type de consommation. Ainsi, la HAS incite les établissements à intégrer la gestion des addictions dans leur projet de structure afin d’entreprendre une démarche de prévention et de réduction des risques autour des thématiques suivantes :

  • prévenir les conduites addictives chez les personnes accompagnées ;
  • réduire les risques et améliorer la qualité de vie des personnes en situation d’addiction ;
  • accompagner les personnes qui veulent se faire soigner vers les bonnes ressources.

Les recommandations de la HAS sont élaborées pour chacun des quatre secteurs suivants :

  • le handicap en sollicitant le soutien de l’entourage ;
  • les personnes âgées ;
  • l’inclusion sociale ;
  • la protection de l’enfance en agissant particulièrement sur la prévention des conduites addictives et l’accompagnement des jeunes ayant des troubles de l’usage.

Accès aux recommandations

 

Une audition au Sénat sur les addictions

Le 18 janvier dernier, le Sénat a auditionné plusieurs représentants sur les prises en charge de l’addiction en France. L’objectif était de faire le point sur l’évolution des pratiques et éclairer sur l’adaptation des outils de prévention et de prise en charge.

Ainsi, Valérie Saintoyant (déléguée de la Mildeca - Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), Julien Morel d’Arleux (directeur de l’OFDT – Observatoire français sur les drogues et les tendances addictives) et le Dr Jean-Michel Delile (psychiatre et président de la Fédération Addiction) ont pu transmettre des informations à travers trois interventions.

Dans un premier temps, Valérie Saintoyant a présenté un bilan des politiques publiques en matière de lutte contre les addictions en dressant un panorama global des mesures prises et de leurs effets.

La seconde intervention menée par Julien Morel d’Arleux a eu pour but de transmettre une synthèse des données d’évolution des consommations de cannabis en population adulte ainsi que les résultats de l’enquête ESCAPAD au sujet des usages des drogues chez les adolescents âgés de 17 ans. La publication de ces données sera effective en mars 2023.

Enfin, les besoins et les attentes des secteurs médicosociaux, notamment en matière de prévention, ont pu être rapportés par le Dr Jean-Michel Delile. Ce dernier a souligné la nécessaire prise en compte des questions touchant à la santé mentale, les inégalités sociales et le rôle central des intervenants en prévention.


» Voir l’audition au Sénat


 

Un livre sur « l’écran qui fait écran » dans la relation parent-enfant

Ce court ouvrage sur les écrans fait le point sur les impacts de l’utilisation récurrente des écrans par les parents en présence de leur enfant. L’auteur, Olivier Duris, est docteur en psychopathologie et psychanalyse, diplômé de l’UFR d’Études psychanalytiques de l’Université Paris Diderot.

En effet, l’enfant a besoin d’une attention continue de son parent pour son équilibre et son développement. Le fait de devoir interagir de manière fréquente avec diverses notifications (bips, vibrations, etc.) interroge sur la relation parent-enfant. Les intrusions technologiques liées aux écrans peuvent aussi être gérées pour un développement harmonieux des relations, qu’il s’agisse de l’environnement familial, mais aussi professionnel, amical, éducatif, etc.

Ce livre donne des repères aux professionnels qui souhaitent aider les parents désireux de gérer la présence des écrans et développer une relation sociale harmonieuse sans mesusage. L’auteur fait le point des conduites idéales à tenir pour maintenir un équilibre responsable selon les âges successifs de l’enfant.


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» Télécharger le livre en version EPUB pour liseuse 

 

Le 18 janvier 2023, les députés européens ont adopté un rapport - 577 voix pour, 56 voix contre et 15 abstentions - qui appelle à une harmonisation des règles de l'Union européenne (UE)pour assurer une meilleure protection des joueurs dans le secteur des jeux vidéo en ligne. Le texte reconnaît également l'important potentiel du secteur pour l'innovation, la croissance et la création d'emplois et propose des mesures de soutien.
 

Dans le rapport, il est question de protéger les mineurs des incitations à acheter des objets (loot boxes) dans les jeux.
 

L’UE reconnaît tout l’intérêt de cette industrie du divertissement mais elle doit aussi protéger les utilisateurs de problèmes d’addiction ou de santé mentale. Elle doit renforcer la protection des mineurs consommateurs.
 

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Cette proposition est présentée par M. Antoine VermorelMarques, député Les Républicains. En préambule des articles proposés pour l’instauration d’une journée de sensibilisation aux troubles du comportement alimentaire (TCA), les députés ont retenu le chiffre de plus de 600 000 personnes touchées, en France. Cette maladie mortelle a de nombreux impacts sur la vie des personnes concernées et leur entourage.

Il est rappelé aussi que les TCA devraient « être une priorité de santé publique et que des plans nationaux de détection précoce et de développement de filières de soin adaptées devraient être créés ».
L’idée de l’institution d’une journée nationale de sensibilisation à l’anorexie et à la boulimie seraient, pour les députés, une « occasion de fournir des informations précieuses au public sur ces pathologies encore trop mal comprises ».
 

Suit la proposition de loi dans laquelle il est question de faire précéder cette journée, d’une demijournée d’information et de sensibilisation des professionnels de santé de premier recours.

 

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Campagne sur l’alcool de Santé Publique France : la réaction de la Fédération Addiction

 

Santé Publique France a lancé sa campagne contre l’alcool le 9 janvier dernier alors que la France est toujours parmi les pays les plus consommateurs en Europe occidentale et que près d’un quart des personnes de 18 à 75 ans dépassent un des « repères de consommation à moindre risque ».

La Fédération Addiction a rapidement publié sa prise de position en saluant d’abord cette initiative de Santé Publique France qui vise à réduire la consommation d’alcool. Elle a néanmoins souhaité revenir sur la démarche de cette campagne « La bonne santé n’a rien à voir avec l’alcool » qui met en avant les risques de la consommation d’alcool.

Les représentants de la Fédération Addiction se disent dubitatifs face à des messages centrés uniquement sur la dangerosité de l’alcool. Mettant en avant le succès du Dry January depuis plusieurs années, ils soulignent l’efficacité des messages positifs de prévention. Ainsi, la Fédération Addiction affirme qu’il est nécessaire de « renouveler et diversifier les messages de prévention ».

Par ailleurs, elle a également souligné l’absence de consultation des professionnels de l’addictologie pour choisir les messages portés par cette campagne.



» Voir le communiqué de la Fédération Addiction.
 

» En savoir plus sur la campagne de Santé Publique France.